Situation des enfants au Burkina Faso

Situation des enfants au Burkina Faso

LE CONTEXTE GLOBAL DU PAYS

1-La Situation géographique

Le Burkina Faso est un pays sahélien enclavé situé en Afrique de l’Ouest dans la boucle du Niger. Il couvre une superficie de 274 200 km2 et est limité :
- à l’Est, par le Niger,
- au Sud, par le Bénin, le Togo, la Côte d’Ivoire et le Ghana ;
- au Nord et à l’Ouest par le Mali.

2-Le climat

La situation enclavée du Burkina Faso, sans aucun débouché sur la mer, lui confère un climat continental, aux fortes amplitudes thermiques et aux saisons contrastées.
Les températures varient de 10° à 42° avec une pluviométrie variant de 300 à 1200 mm du Nord au sud du pays.
Le climat de type soudano sahélien marqué par la sécheresse et la chaleur comporte deux (02) saisons inégales, rythmées par l’influence alternée des vents sahariens et des Moussons :
une saison pluvieuse qui s’étale de mai à septembre, une saison sèche qui dure huit (08) mois de Octobre à Mai.


3-La Situation démographique

Selon le Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH 1996), la population totale du Burkina Faso était estimée à dix millions neuf cent quarante un mille sept cent cinquante quatre (10.941.754) habitants en juillet 1996. Elle se caractérise par sa jeunesse (55,75% de la population est âgé de moins de 18 ans) et par sa croissance rapide (11,6millions en 2001 ; 16,5millions en 2005).Le taux d’urbanisation connaît également une augmentation selon la même source. Il était de 16,2% en 1994, contre 12,7% en 1985.
La répartition de la population présente une disparité selon qu’on soit en zone rurale ou urbaine.
Cette inégale répartition de la population reflète de fortes disparités de densité . Moins de 25hbts/km2 dans les provinces de l’Ouest, du Sud-ouest, du Nord et de l’Est, elle varie entre 44 à 100 habitants/km2 dans le plateau central.

Une autre caractéristique importante de la population est le phénomène des migrations. Selon l’INSD 1996, les flux migratoires internes sont plus importants (71,2%) que ceux externes (28,8%) et concernent les personnes âgées de 15 ans et plus.

Ce sont l’ouest et le centre, principalement Ouagadougou et Bobo-Dioulasso qui bénéficient le plus des migrations internes et constituent l’origine ou la destination de plus de 75% des migrations internes.

Les raisons évoquées par les migrants sont d'ordre social et économique corrélées par le climat, le relief, la pauvreté…


4-La situation sanitaire


La situation sanitaire de la population est préoccupante avec des taux de mortalité et de morbidité élevé et qui affecte les groupes vulnérables que sont les femmes et les enfants.

Pour l’EDS 1998 - 1999 le taux brut de mortalité générale est de 14,8‰, le taux de mortalité infantile est de 105,3‰, et celui de la mortalité maternelle est estimé à 484 pour 100.000 naissances vivantes.Toujours pour la même source, le taux de natalité est de 46,1‰ avec un indice de fécondité de 6,8% et l’espérance de vie est de 53,8 ans.

Selon l’ONUSIDA, la séroprévalence de l’infection à VIH a une moyenne nationale de 7,17% en 2001,
faisant du Burkina Faso, le deuxième pays le plus touché de la sous région après la Côte d’Ivoire. L’espérance de vie aurait régressé de 10 à 11 années par rapport à la tendance que le pays aurait enregistré en l’absence du VIH/SIDA et aurait un recul de trois (03) ans par rapport aux données de 1996 (49 ans) contre 46 ans en 1998.Avec les efforts déployés ces dernières années ce taux est estimé à 4,2% en 2004.
En 1999, l’ONUSIDA estimait à trois cent vingt mille (320.000) le nombre d’orphelins dû au VIH/SIDA et ayant moins de 15 ans (source : objectifs du millénaire pour le développement OMD/Burkina Faso progrès 2003).


5-La situation socioculturelle

Selon le document PDDEB 2003, l’accès à l’enseignement constitue toujours un défi à relever au Burkina Faso. Le taux brut d’alphabétisation et de scolarisation figurent parmi les plus faibles de la sous région. Pour la DEP MEBA, janvier 2004 le taux brut de scolarisation était de 52,25% en 2003 au niveau de l’ensemble du pays. Ce taux est plus faible chez les filles (45,17%) que chez les garçons 54,83%. Le taux d’alphabétisation des adultes est de 19% avec de fortes disparités entre hommes et femmes.

Le Burkina Faso compte une diversité de groupes ethniques de cultures différentes avec le Français comme langue officielle. Les religions principales sont : l’Islam 52%, le Christianisme 24,3%, l’Animisme 23,3%.


6-La Situation économique

En dépit des efforts déployés ces dernières années, le Burkina Faso figure parmi les pays les plus pauvres du monde. Il occupe selon l’Indice de Développement Humain (IDH) (rapport mondial du PNUD 2003) un rang de 173ème sur 175 pays.
L’économie repose essentiellement sur le secteur primaire (l’agriculture et l’élevage) qui occupe 88% de la population active et contribue pour 37,2% au PIB du pays en 1998 (PNUD, 1998).
Le secteur secondaire contribue au PIB pour environ 18,5%. Le secteur tertiaire contribue pour 44,5% à la formation du PIB en 1997 et en 1998.


7-L’organisation administrative et politique

Le territoire national est divisé en circonscriptions administratives : il compte treize (13) régions, quarante cinq (45) provinces, trois cent cinquante (350) départements, quarante neuf (49) communes urbaines de plein exercice , 302 communes rurales et 8000 villages.
L’environnement politique est caractérisé par l’avènement d’un régime constitutionnel et l’instauration de la démocratie depuis 1991. Le pays a à sa tête un président élu au suffrage universel et a un régime parlementaire.


LE DIAGNOSTIC DU PHENOMENE ENFANTS ET JEUNES VIVANT DANS LA RUE.


2- 1. Les causes du phénomène

Le phénomène résulte de l’interférence de diverses causes qui sont essentiellement d'ordre structurel auxquelles se greffent les facteurs immédiats.

2- 1. 1 Causes structurelles

* La pauvreté.
Les besoins du pays proviennent essentiellement de l'agriculture (80%) qui est pourtant tributaire d'une pluviométrie à régularité aléatoire. Par ailleurs, la dégradation progressive de l'environnement appauvrit les sols et les productions sont très souvent déficitaires dans bon nombre de régions du pays. Cette situation fait que la plus part des ménages ont un très bas niveau de vie et n'arrivent pas à satisfaire les besoins de base .En effet, le seuil absolu de pauvreté au Burkina Faso qui était de quarante un mille quatre vingt dix neuf (41.099) F CFA/adulte/an en1994 est passé à 72690F/adulte/ an en 1998 et à 82.672F/adulte/an en 2003. En 1995, 30 à 40% de la population vivaient en dessous du seuil de la pauvreté. Ce taux est passé de 45,3%en 1998 à 46,2% en 2003. Ce qui signifie que la pauvreté a augmentée. On note également des disparités remarquables qui sont liées entre autres à la mauvaise répartition des richesses nationales. En outre, malgré le fait avéré que c'est le concours de plusieurs facteurs qui détermine le départ des enfants et jeunes vers la rue, la pauvreté semble être le plus déterminant en tenant compte des résultats de l’enquête de mai 2002 (Annexe I Tableau VI).

Selon le Plan National d’Organisation et de Coordination des Secours d’Urgence et de Réhabilitation (PNOCSUR) dans sa subdivision du Burkina en zones d'extrême pauvreté et en zones absolues de pauvreté, des 10 provinces désignées comme les plus pourvoyeuses en ECPD selon l’enquête de mai 2002, seuls le Kadiogo et le Houet ont un indice de pauvreté absolue (7,8%) et un indice d’extrême pauvreté (2,6%) bas 2. Mais la prédominance de ces deux provinces s’explique par le phénomène urbain avec son lot de quartiers périphériques qui regroupent les populations les plus démunies. Les autres sont dans des régions à Indice Absolu de Pauvreté (IAP) et à Indice d’Extrême Pauvreté (IEP) élevé. C’est le cas du Yatenga, du Sanmamtenga et du Passoré pour ne citer que ceux-ci.

* L'explosion démographique.
Bien que le Burkina ait un taux élevé de mortalité générale (15,2‰), on constate une forte croissance de sa population à cause de la forte fécondité (6,8%) et de l'amélioration des conditions sanitaires de la population. Cette situation a donné lieu à une poussée démographique sans précédent. En effet la population Burkinabé estimée à 4.349.000 hbts entre 1960 et 1961 est passée à10.312.609 hbts selon le RGPH 1996.Elle est estimée à 16,5millions en 2005.Ce qui est à l'origine de nombreuses difficultés que vit la population. Parmi ces difficultés, figure le faible taux de scolarisation (52,25%) qui présente des disparités entre garçons (54,38%) et les filles (45,17%) selon DEP MEBA janvier 2004. Ce taux de scolarisation est lié au manque crucial d'infrastructures et de personnel enseignant d'où la non accessibilité à l'école par de nombreux enfants. Par ailleurs le nombre élevé d'enfants dans les ménages notamment ruraux, et le coût relativement élevé de la scolarisation obligent les parents à ne pas inscrire tous leurs enfants à l'école. Le taux d'urbanisation du Burkina Faso est en constante augmentation. Selon le RGPH/1996, 84,6% de la population habitaient en milieu rural,contre 15,4%en milieu urbain dont 9,9% dans les deux (02) ,principales villes (Ouagadougou et Bobo-Dioulasso) et 5,5% dans les autres centres. Cette inégale répartition de la population reflète de fortes disparités de densité .Moins de 25hbts/km2 dans Selon le RGPH 1996, il était de 12,7% en 1985 et 18,4% en 1996. La croissance démographique est donc beaucoup plus accélérée que le rythme du développement urbain ce qui explique la prolifération des quartiers périphériques. Cette situation incontrôlée liée au développement urbain fait qu'en milieu rural, les contraintes obligent les jeunes ruraux à migrer vers les villes à la recherche d’emploi, où ils vont grossir le rang des chômeurs ou exercer de petits métiers instables et souvent précaires.

* L'exode rural
Au Burkina - Faso, l’exode rural draine 71,2% de la jeunesse rurale vers les villes perçues comme lieu d’acquisition d’un mieux être social et économique. Poussés généralement par le désir d’accès aux biens de consommation moderne (vélo, vêtements, radio, etc), les jeunes une fois en ville se retrouvent confrontés à des difficultés inattendues (problèmes de logement, de nourriture, et de travail). Passant la majeure partie de leur temps dans la rue, ils s’y font de nouvelles amitiés, acquièrent de nouveaux comportements et s’éloignent ainsi peu à peu des familles d’accueil.

* La situation matérielle et psychologique des familles urbaines
La situation matérielle et psychologique précaire de certains parents est à l’origine de la présence dans la rue d’un certain nombre d’enfants. On constate une nucléarisation de la famille, qui a pour conséquence l’effritement de la solidarité communautaire. Certains parents démunis ne pouvant compter que sur eux-mêmes finissent par perdre le contrôle des enfants. D’où les fugues répétées qui conduisent progressivement à l’installation des enfants dans la rue.
En outre, le départ de l’enfant est motivé par :
- les troubles relationnels ;- la perte de l'identité ;- les conflits de valeurs entre éducation moderne et traditionnelle ; - la perte des valeurs traditionnelles ;- l’exemple de grands frères ou amis ayant fait l’expérience de la rue ou d’un petit travail rémunérateur dévalorisant ainsi le rôle de l’école aux yeux du petit frère. Ces situations sont souvent en corrélation les unes avec les autres et c’est cette imbrication des situations qui est à l’origine du départ de l’enfant dans la rue. 2- 1. 2 Les causes immédiates ▪ Le « confiage » des enfants Un facteur explicatif est l’envoi d'un enfant en ville chez des parents éloignés pour poursuivre la scolarité ou bénéficier d’un apprentissage. Parfois cet enfant devra travailler durement dans la famille d’accueil afin de justifier son entretien.Il arrive, qu’en cas d’échec scolaire, l’enfant refuse de repartir au village, d’autant qu’il a connu un mode de vie jugé plus attrayant et préfère tenter sa chance en ville.

* L’école coranique
L’école coranique apparaît comme un facteur favorisant la présence des enfants dans la rue puisque 44,04%2 des enfants en sont issue. Selon El Hadj Toumani Triandé, ancien président de la communauté musulmane du Burkina, «l’islam n’a jamais encouragé la mendicité et l’oisiveté, mais prône au contraire le travail ». En pratique, il existe cependant des maîtres coraniques sans activités rémunératrices leur permettant de subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs élèves, qui exploitent les effets pervers de la mendicité. Ce qui amène ces élèves à mendier, voire chaparder pour manger. Le comble est que certains maîtres imposent aux enfants de mendier et de leur rapporter l’argent qu’ils utiliseront à leur seul profit.Brimés, frustrés et habitués à la vie dans la rue, les enfants abandonnent leur maître, se livrent à leur propre activité et bien souvent n’osent pas rentrer en famille, n’étant pas sûrs que leur cause sera entendue.

* Les mauvais traitements.
Au sein de certaines familles, des enfants sont victimes de mauvais traitements (physique et psychologique) de la part de leurs parents qui pensent que la meilleure façon de punir un enfant est de le violenter. Pour échapper à de tels comportements, certains enfants préfèrent se soustraire de l'autorité parentale pour se réfugier dans la rue. L’exploitation domestique de l’enfant et les mauvais traitements qui sont souvent le fait de la marâtre, du nouveau mari ou du tuteur sont également des motifs de départ de l'enfant de la famille.Très souvent aussi, les orphelins sont victimes de ces traitements.

* Troubles relationnels (Crises)
Les conflits familiaux éloignent petit à petit l'enfant de ses parents qui ne sont pas souvent ensemble.Ainsi ne sachant pas exactement à qui des deux se confier, avec qui échanger sans être incompris, l'enfant est désemparé et obligé de trouver un autre cadre où il peut dialoguer. Cela l'amène à rompre progressivement avec le milieu familial et à mener des relations avec d’autres personnes en proie aux mêmes types de difficultés relationnelles en vue du réinvestissement affectif qui a fait défaut

* Les conséquences directes liées aux IST/VIH-SIDA
En 1999, l' ONUSIDA estimait à 320.000 le nombre d'orphelins du Burkina Faso dû aux IST/VIH-SIDA en vie et ayant moins de 15 ans. Une étude de la Banque Mondiale laisse apparaître que près de 40% des ménages dans 10 provinces prennent en charge des orphelins sur le plan de la santé, de l’alimentation de l'habillement.
Ces orphelins sont confrontés à des problèmes qui s'expriment en terme :
- d'exclusion sociale, de stigmatisation et de discrimination ;- de besoins psychologiques et affectifs ;- de besoins en matière de soins de santé et de meilleure alimentation ;- de besoins d'éducation et de socialisation ;- de besoins économiques entraînant une forte sollicitation de la famille traditionnelle.La satisfaction de ces besoins qui constituent une charge inattendue pour les familles cumulée à la pauvreté et à l'effritement des systèmes traditionnels de solidarité entraînent l'abandon et le manque de soutien aux orphelins faisant ainsi du VIH/SIDA un facteur significatif dans l’expansion du phénomène enfant vivant dans la rue.

2-2. Les conséquences du phénomène.

Les conséquences du phénomène jeune de la rue sont d'une part l’insécurité et d'autre part l’exposition aux IST-VIH/SIDA.L'insécurité s'observe de plusieurs manières :- il y a l'insécurité telle qu’abordée par le deuxième forum élargi de l’AEMO en 1992 qui se situe à deux niveaux ; ▪ l’insécurité entre pairs de la rue; ▪ celle liée aux institutions auxquelles les jeunes sont confrontés principalement les forces de l’ordre.▪ une troisième forme d’insécurité est celle que ressentent les populations face à ces jeunes qui se traduit par des agressions multiformes, corrélées par la recherche de moyens de survivance et la prise de stupéfiants. Ces agressions mineures au début peuvent évoluer vers le grand banditisme.


Association Nationale pour l'Éducation et la Réinsertion Sociale des Enfants à Risques
08 BP 11377 Ouagadougou 08 - téléphone : + 226 50 43 10 61 - E- mail : anerser@yahoo.fr

RAPPORT D'ACTIVITES

JANVIER DECEMBRE 2009

PARTENAIRES ANERSER

MARS 2010

Introduction

Ce présent rapport d’activités est annuel, il résume l’état de mise en œuvre des activités de la période de janvier à décembre 2009. Il s’agit de l’exécution d’un plan de travail qui s’inscrit dans un plan d’action de trois ans : 2008 - 2010.

En rappel, les objectifs spécifiques poursuivis par le plan d’action 2008 - 2010 sont les suivants :

- Réinsérer des enfants et jeunes en rupture familiale, sociale et économique à travers une stratégie adaptée et efficace au niveau de la ville de Ouagadougou ;

- Conduire des actions de sensibilisation auprès des familles et du public sur le phénomène de l’enfance vivant dans la rue à Ouagadougou et dans les villages environnants ;

- Renforcer les capacités organisationnelles et institutionnelles de l’ANERSER ;

- Développer une synergie d’action en direction de partenaires ayant les objectifs similaires.



Dans notre démarche, il s’agira de présenter d’abord la mise en œuvre des activités contenues dans le plan de travail en faisant ressortir l’état de leur exécution.
A côté des activités programmées, certaines ont été réalisées de manière additive. Elles feront l’objet de présentation dans ce présent rapport. Enfin, les difficultés qui ont jalonné l’exécution pourront être présentées avec des suggestions pour dans le sens de la continuité des actions de l’ANERSER.


- CIJER : Coalition des Intervenants auprès des enfants et Jeunes vivant en Rues
- CTP/T : Comité de Pilotage du Projet Talibé
- RAPPED : Réseau d’Action pour la Promotion et la Protection des Enfants en Difficulté
- CADK : Coordination Communautaire des Actions de Développement au Kadiogo
- MASSN : Ministère de l’Action Sociale et de la Solidarité Nationale
- ACCED : Association Cri de Cœur pour les Enfants Déshérités
- ADSF : Association Développement Sans Frontières
- VADP : Volontaires Associés pour le Développement Paysan
- MEJ : Mobilisation Education Jeunesse
- SCU : Ministère de la Sécurité
- FDC : Fondation pour le Développement Communautaire
- J&D : Jeunesse et Développement
- INFTS : Institut National de Formation en Travail Social
- DES : Direction de l’Education Spécialisée
- CESF : Centre d’Education Sociale et de Formation
- PPE : Projet Protection de l’Enfance
- ATY : Association Taab Yinga
- ATUJB : Association Trait d’Union des Jeunes Burkinabé
- ASECD : Association pour le Soutien aux Enfants en Circonstances Difficiles
- APRODEB : Action pour la Promotion des Droits de l’Enfant au Burkina Faso
- PDE : Programmation basée sur les droits des enfants
- CDC : Centre de Développement Chorégraphique
- EPT : Education Pour Tous


Le travail d’éducation surtout des enfants en difficulté ne peut s’accomplir sans la collaboration, la participation de
personnes et personnalité, d’institutions en charge de la question et des opérateurs de terrain. Il est important d’exprimer une reconnaissance à l’endroit de tous ces acteurs dont les soutiens divers ont participé à une mise des activités. Ainsi, je voudrais, au nom de toute l’équipe, des membres de l’ANERSER, des enfants et des jeunes qui ont bénéficié des services de l’ANERSER dans l’exécution de ce plan de travail, remercier d’abord Kinderpostzegels à travers la personne de Henk ZUIDAM et ses collaborateurs pour leurs appuis technique et financier.

Ces remerciements vont aussi à l’équipe de la Fondation pour le Développement Communautaire (FDC) les divers appuis techniques et conseils fructueux.

Egalement, nous réitérons notre reconnaissance aux Ministères et services techniques, aux institutions et organisations de promotion et protection des droits des enfants, aux personnes sensibles à la cause de l’enfant, à tous ceux qui porté une attention particulière aux actions de l’ANERSER :
Ministère de l’Action Sociale et de la Solidarité Nationale : Directions centrales et décentralisées ;
CONASUR ;
AEMO
Centre d’Education Sociale et de formation
Ministère de la Sécurité ;
Ministère de la Justice ;
Ministère de l’Emploi et Jeunesse ;
UNICEF ;
Centre Italien d’Aide à l’Enfance (CIAI) ;
Miva;
Diakonia;
Lutheran Wrold Relief
Fondation International d’Auteuil ;
Aide à l’Enfance Canada (AEC) ;
Plan Burkina ;
Groupe d’Experts pour le Développement au Burkina Faso
Voyage Séjour Découvertes (VSD) ;
Collège Maisonneuve du Québec ;
Mouvement Burkinabé des Droits de l’Homme et des Peuples (MBDHP) ;
Centre de Développement Chorégraphique ;
Le Réseau d’Action pour la Promotion et la Protection des Enfants en Difficulté (RAPPED) ;
Les membres de la Coalition des Intervenants auprès des Jeunes et Enfants vivant en Rue/CIJER ;
Programme Volens ;
Comité de Pilotage du Projet Talibé (CPT) ;
Communauté Musulmane du Burkina Faso ;
Coordination Communautaire des Actions de Développement au Kadiogo (CADK) ;
Association TON et les structures partenaires de lutte contre la traite des enfants ;
Jeunesse et Développement / Mali ;

Par ailleurs, l’ANERSER souhaite à toutes et à tous une bonne et heureuse année 2010 pour une société libre animée d’égalité


Objectif spécifique I

Réinsérer des enfants et jeunes en rupture familiale dans la vie familiale, sociale et
économique à travers une stratégie adaptée et efficace au niveau de la ville de Ouagadougou


ACTIONS EN MILIEUX RUES

1. Sorties dans la rue
Partant du second semestre 2009, au regard des conclusions des travaux de l’atelier de restructuration de l’intervention de l’ANERSER auprès des enfants en décembre 2008 où il a été proposé à l’organisation de privilégier les références des enfants vers le centre d’accueil et d’hébergement par les structures qui travaillent surtout en milieu ouvert, les activités de sorties de rues ont connu un ralentissement. Cette collaboration a été accentuée surtout avec l’Association d’Aide à l’Enfance Keoogo qui a référé un nombre important d’enfants dans le centre d’accueil.

Actuellement, l’ANERSER reçoit les enfants qui sont soit référés ou accompagnés dans le centre d’accueil par les structures partenaires. La majorité des enfants placés par Keoogo sont des enfants en conflit avec la loi. Il faut noter que Keoogo travaille avec les commissariats d’arrondissement de la Commune de Ouagadougou dans le but d’extraire les mineurs détenus pour avoir commis des délits. Ils sont généralement des enfants vivant dans la rue. Accueillis au centre, ils sont intégrés au système éducatif du centre pour une insertion familiale, sociale, économique et professionnelle.

Egalement, d’autres enfants vivant dans la rue sont reçus de l’association Taab Yinga (ATY) et l’Association pour le Soutien aux Enfants en Circonstances Difficiles (ASECD).

De manière générale, en dehors des placements par structures, nous accueillons les enfants vivant dans la rue qui viennent au centre d’eux – mêmes.

Les sorties de rue se poursuivent, mais elles sont liées à des objectifs bien précis. C’est - à- dire axées de manière précise sur un enfant à faire sortir de la rue. Cette stratégie a permis de confier l’activité à un éducateur qui est impliqué dans les activités en centre et en famille.

De plus, dans le cadre des activités de la Coalition des Intervenants auprès des Jeunes et Enfants
vivant en Rue (CIJER), des sorties communes ont été réalisées par les responsables des structures membres d’une part et par les éducateurs d’autre part. Les objectifs de ces sorties est de faire comprendre aux enfants la complémentarité de nos actions auprès d’eux et surtout de discuter avec les aînés (anciens de la rue) pour qu’ils contribuent à la réinsertion des enfants surtout des plus petits qui ont besoin assez de protection.

ACTIONS EN CENTRES

2. Accueil et prise en charge des enfants et jeunes au centre
Dans ce volet, au cours de l’année 2009, l’ANERSER a pris en charge 74 enfants dont 18 étaient des anciens pensionnaires de l’année précédentes (2008), donc un accueil de 56 nouveaux enfants spécifiquement pour l’année 2009. Ils sont en majorité des garçons. Néanmoins, deux filles ont été accueillies dans le centre, du fait de la nature de notre centre qui accueille uniquement les garçons , immédiatement une action rapide a permis la retour en famille de l’une et le placement dans une institution appropriée de l’autre
3. Ecoute, entretiens individuels et collectifs, entretiens psychologiques
Les enfants reçus au centre bénéficient des actions d’entretiens individuels et collectifs. La particularité dans ce volet concerne l’encadrement psychologique. Au total, 43 enfants hébergés au centre du fait de leurs comportements difficiles ont bénéficié de soutiens psychologues qui ont favorisé leur intégration d’abord au groupe puis leur stabilisation comportementale et l’insertion sociale.

4. Réalisation des activités d’éveil au profit des enfants (théâtre, jeux, dessin…)
Grâce à la présence d’un animateur socioculturel comme encadreur des enfants du centre, un programme est élaboré pour permettre aux enfants de pouvoir réaliser des pièces de théâtre pour l’éveil et leur insertion sociale. De plus, cela permet à l’enfant de pouvoir s’exprimer.
Ce programme établi prend en compte les séances de jeux sportifs, les jeux de société et le dessin
Dans ce volet, le particulier été surtout mis sur la réalisation d’une pièce de théâtre de manière professionnelle avec 27 enfants et jeunes (enfants riverains du centre et les pensionnaires du centre : 07 filles et 20 garçons). Cette activité a renforcé les activités de la troupe de théâtre de l’ANERSER. La mise en scène de la pièce devait conduire 6 acteurs à effectuer une tournée en Belgique pour une durée de 3 mois dans le cadre d’un programme avec une ONG belge (Volens). Cependant, l’obtention du visa a été un handicap pour ces enfants du fait que leur attachement familial n’est pas bien évident. Ainsi, nos acteurs de la pièce « Hamlet » n’ont pas pu effectuer le voyage en Belgique. Cependant, la pièce a été jouée dans les grandes salles de spectacle de la ville de Ouagadougou (Atelier Théâtre Burkinabé/ ATB, Centre de Développement Chorégraphique (CDC), Espace Gambidi).

Néanmoins, les 06 enfants qui n’ont pas pu effectuer le voyage en Belgique ont été incorporés dans le Centre de Développement Chorégraphique (CDC) avec 06 autres enfants inscrits par l’ANERSER pour d’autres projets.

Ces activités de professionnalisation en théâtre ont pour objectif d’offrir aux enfants es opportunités d’insertion dans la vie et de développer en eux l’estime de soi.

Présentement, 12 jeunes en difficulté et anciens pensionnaires de l’ANERSER sont inscrits dans ce centre pour une formation antistatique de trois (03) ans. A la fin de la formation, des tournées internationales en Afrique et en Europe sont envisagées. Souhaitons que des problèmes de visas ne posent plus.

En dehors de ces grandes activités de spectacle professionnel, notons que d’autres activités ludiques sportives et divertissantes (football, théâtre éducatif, contes et jeux d’intérieur) sont organisées au profit des pensionnaires du centre selon un programme du centre.

5. Education civique, morale et sanitaire
Des causeries et entretiens divers sont donnés aux pensionnaires par les animateurs. Ces causeries abordent des thèmes liés à la vie en communauté, à l’individu, à l’actualité (l’aventure et ses conséquences).
Au cours de l’année 2009, 11 causeries organisées ont abordé les thèmes suivants :
l’Etat Burkinabé et ses armoiries ;
les relations inter personnelles ;
le respect du bien commun ;
les enfants et jeunes en difficulté ;
les vertus du travail ;
le trafic des enfants ;
les centres d’accueil et leurs rôles ;
la gestion de l’environnement ;
la solidarité ;
l’aventure et ses conséquences ;
le respect du bien d’autrui ;
Il s’agit des thèmes qui renforcent la stabilisation de l’enfant au centre et le poussent vers l’intégration familiale et sociale.

Ces thèmes sont choisis par les enfants eux-mêmes , par les animateurs et selon l’ambiance qui prévaut au centre (présence d’un nombre important de nouvelles, excès de bagarres au centre.

Ces causeries sont aussi pour les enfants des moments où ils peuvent s’expriment en donnant leur point de vue sur des sujets et la gestion même des activités au centre. Ce sont aussi des moments privilégiés pour des prises de décisions des animateurs et des enfants sur des problèmes au centre.

6. Alphabétisation des enfants
L’alphabétisation qui rentre dans le cadre des activités d’éducation de base pour permettre le savoir écrire, lire et calculer concerne tout enfant hébergé.

Cette activité améliore les conditions d’apprentissage des jeunes qui sont placés dans les ateliers des artisans. Il faut noter que les niveaux d’apprentissage sont variés car certains enfants ont un séjour très bref au centre lié au retour en famille.

7. Renouements des liens familiaux des enfants
Les différents contacts et visites en familles ont permis des renouements de liens familiaux, ainsi, on note les résultats suivants :
- 24 retours en en famille dont une fille,
- 01 référence de fille dans un centre approprié,
- insertion sociale de 03 jeunes du fait de leur âge (21 et 23 ans) et de leur aptitude à se prendre en charge. Ils ont libéré le centre et continuent leurs activités de formation professionnelles auprès des artisans, mais vivent chez des tuteurs. Ils bénéficient toujours de l’encadrement des éducateurs.
- 128 parents qui ont rendu visites aux pensionnaires et aux animateurs pour des besoins particuliers : s’enquérir des informations sur un enfant hébergé au centre ou qui a quitté la famille ; bénéficier de conseils pour corriger les comportements de son enfant.

8. Formation professionnelle des jeunes dans divers métier

27 jeunes ont été concernés par les activités professionnelles durant la période tant en milieu rural qu’urbain.
Parmi ces 27 jeunes en apprentissage, on retient que 06 sont devenus autonomes, c’est-à-dire gèrent leurs propres activités auprès de patrons.

Du fait que l’ANERSER ne dispose plus de fonds pour les installations, c’est grâce aux Caisses Populaires avec le fonds « Créd’art », que cinq jeunes ont bénéficié de micro - crédit pour l’installation de leurs propres affaires.

Du fait que l’ANERSER ne dispose plus de fonds pour les installations, c’est grâce aux Caisses Populaires avec le fonds « Créd’art », cinq jeunes de l’ANERSER ont bénéficié de micro - crédit pour l’installation de leurs propres affaires.

Pour un meilleur suivi des activités, un programme hebdomadaire est élaboré et mis à la disposition de chaque responsable d’activité pour le suivi et le rapportage dans les outils de consignation


B .Objectif II
Conduire des actions de sensibilisations auprès des familles et du public sur le phénomène de l’enfance vivant dans la rue à Ouagadougou et dans les villages environnants


ACTIONS EDUCATIVES AUPRES DES FAMILLES ET DU PUBLIC

1. Appui à la scolarisation des enfants
Grâce au RAPPED, 28 enfants (15 filles et 13 garçons) en situation difficile en famille ont bénéficié d’un accompagnement financier pour une scolarisation ou la poursuite des études.

A côté de ces 28 enfants, 90 autres reçoivent un suivi des éducateurs pour le cadre de leurs études. Ce suivi est renforcé par le dynamisme des parents qui depuis 2005, participent de manière effective aux activités de sensibilisation communautaire.
Ces appuis scolaires visent à éviter la déscolarisation des enfants, facteur du développement du phénomène de la rupture familiale et la vie en rue.

2. Sensibilisation des populations à travers : projection vidéo, émission radio, article de journal, séances de théâtre forum

En 2009, l’ANERSER a continué ses activités de sensibilisation des parents, des familles et des communautés et du grand public sur le phénomène de la déviance comportementale chez les enfants. Ces activités s’exécutent à Ouagadougou et dans les provinces.

La troupe de théâtre reste le grand support principal des animations de sensibilisation. C’est ainsi, que l’ANERSER a été présente dans des établissements scolaires à Ouagadougou, deux thèmes principaux ont été abordés en public (parents, élèves, enseignants,….). Il s’agissait du manque du suivi du travail scolaire par les parents (à l’école et à domicile) sources de graves conséquences ; de la traite des enfants ; de l’exode précoce des enfants.

Une mission de sensibilisation en province a rencontré les élèves, les parents, les enseignants et la population de Sapouy du village Nekrou (environ 120 kilomètres de Ouagadougou) dans une école dont les enfants sont sortis des cours pour aller exécuter des tâches des parents (accompagner les animaux au pâturage, aller vendre des produits au marché…) avant de réintégrer la classe. Au su de cette problématique, en collaboration avec une conseillère municipale de la localité, la troupe de l’ANERSER s’est produite dans cette école en traitant le problème du suivi scolaire où l’indifférence des parents vis-à-vis des études des élèves a été mise en exergue. Des échanges directs avec les parents ont suivi cette prestation.

Cette scène a été mise sur support vidéo pour permettre aux intéressés de pouvoir la réactualiser afin de jouer sur le comportement des parents sur une longue durée.

En vue d’attirer l’attention des autres établissements de la localité, l’activité a bénéficié d’une couverture de presse et de la publication d’un article de presse dans le quotidien Sidwaya.
Au niveau du centre d’accueil, une pièce de théâtre a été montée par les pensionnaires sur les causes de leur départ de la famille et sur leur vie quotidienne dans la rue et jouée au centre devant un public constitué de la population riveraine. Cela avait pour but de faire comprendre aux populations riveraines, le pourquoi de la présence des enfants dans la rue et au centre, de plus, quel rôle devait jouer chaque membre de la communauté pour éviter cette situation. Cela aussi pour éloigner les préjugés sur les enfants et les accusations fortuites sur leur manière de vivre.
De même, il s’agissait de renforcer l’intégration des enfants et de la structure dans le quartier d’implantation. Comme conséquence, le 05 décembre 2009, 43 femmes et hommes (surtout les riverains) ont organisé une journée de salubrité autour du centre d’accueil de l’ANERSER.

Egalement, les projections vidéo ont participé à la mise en œuvre de ces activités de sensibilisation.
Il s’agit des films vidéo qui traitent des difficultés de vie des enfants dans les familles.

3. Animations des causeries avec les parents à partir des images des enfants collectées en lieux pathogènes dans la ville de Ouagadougou

L’ANERSER a fait la collecte d’images des enfants dans des conditions difficiles pouvant porter atteinte à leur développement harmonieux. Ces images devaient servir de support de sensibilisation. Les images sont disponibles, cependant un travail de protection doit se faire afin de permettre leur publication.

4. Organisation des séances de sensibilisation par les parents et les enfants
Depuis 2005, un noyau de parents du quartier d’implantation de l’ANERSER s’est constitué en association informelle autour des actions éducatives de l’organisation. Ce groupe participe à la sensibilisation et à l’éducation des populations de la zone. Il a pu assurer deux animations de sensibilisation dans deux écoles à Ouagadougou avec le soutien de la troupe de théâtre.

A côté des activités de sensibilisation réalisées par les parents, en vue de renforcer les connaissances sur les droits des enfants, l’ANERSER a organisé des sessions de formation des familles. Les familles ont été identifiées par le groupe des parents tenant compte de leurs comportements en famille vis-à-vis des enfants. Ces formations sont données par des personnes de ressources du Mouvement Burkinabé des Droits de l’Homme et des Peuples (MBDHP).
Deux sessions de formations des parents ont été assurées et ont touché 70 personnes dont 51 femmes et 19 hommes.
Les échanges ont porté sur la définition des « droits de l’enfant » : rôle et responsabilités des parents dans la protection et la promotion de ces droits ; les conséquences de l’absence du non respect de ces droits.

C. Objectif III
Renforcer les capacités organisationnelles et institutionnelles de l’ANERSER


ACTIONS DE DEVELOPPEMENT INSTITUTIONNEL

1. Formation continue du personnel et échanges d’expériences

Pour rester en contact avec les différentes difficultés que vivent les enfants, la connaissance des nouveaux fléaux émergeant et les nouvelles techniques d’intervention, il va de soi que des formations continues soient données si possible, des voyages d’études internes et externes effectués.

C’est ainsi que grâce à la collaboration inter structure, les animateurs de l’ANERSER ont effectué une visite échange au CESF à Gampela. Il s’agissait d’une mission de travail pour comprendre ce qui est fait en faveur des pensionnaires de ce centre et comment cela est fait.

Les objectifs visés étaient la connaissance des outils de travail, les techniques de consignation des informations, l’organisation administrative de l’encadrement des enfants, les programmes hebdomadaires et leur contenu

Egalement, notre appartenance au CTP/Talibé a permis la formation de 02 membres du personnel en gestion financière et en informatique (World, Excel et Power Point). Cela a amélioré les pratiques quotidiennes de ces personnes dans l’exécution de leurs tâches.

Egalement, dans e cadre des formations organisées par le RAPPED, 03 animateurs ont bénéficié d’une formation en septembre sur la programmation basée sur les droits des enfants, cette

En termes de voyages d’études, des missions ont été effectuées dans 03 pays de la sous-région :
Au Mali, deux missions ont eu lieu, l’une à Ségou, 02 intervenants de l’ANERSER ont été concernés. Le thème était, la PDE: Mobilisation communautaire et participation des enfants dans l’atteinte des Objectifs du millénaire.

Dans les capitales des pays, Niger, Sénégal et Mali, 03 voyages d’études dans le cadre du projet « Amélioration des conditions de vie des talibé » avec le Comité technique de pilotage du projet talibé. Chaque mission a concerné deux intervenants de l’ANERSER sauf celle du Sénégal (une personne).

Dans les capitales du Mali et du Niger, il était question de vivre les expériences des acteurs maliens et nigériens dans la lutte pour l’amélioration des conditions de vie des talibé. Les participants ont été convaincus de l’ampleur de la problématique dans ces pays à près de 90% de populations islamiques. De plus, malgré les contextes incomparables, des actions sont en train de se développer pour faire face à la problématique. Egalement, ils ont compris qu’une telle action ne peut être positive que dans une dynamique de conjugaison des efforts à cause de la mobilité des intéressés du phénomène tant à l’intérieur d’un pays que d’une frontière à l’autre. La découverte vive de cette visite a été la manière dont le Haut Conseil islamique du Mali s’est impliqué à un niveau plus grand dans la lutte pour l’amélioration des conditions de vie des talibé. Le souhait des participants a été qu’au niveau du Burkina Faso, des engagements semblables se développent surtout de la fédération des associations islamiques pour permettre une éducation plus adapté aux étudiants du coran.

Quant à la mission au Sénégal, elle a été opportune pour l’ANERSER car, elle a permis de participer à des travaux d’harmonisation des points de vue à un niveau sous-régional sur des stratégies favorables à l’amélioration es conditions de vie des talibé dans la perspective de l’éducation pour tous (EPT).
Ce voyage a permis aussi de visiter les différentes initiatives des acteurs du Sénégal.

Enfin, une occasion a été donnée à un membre de l’ANERSER de participer à l’atelier régional regroupant le Mali, le Sénégal et le Burkina Faso autour d’un Programme commun sur le développement de l’agriculture équitable et écologique en Région sahélienne. L’ANERSER est membre de ce Programme piloté par l’ONG belge VOLENS depuis 2008. L’objectif principal de l’atelier était d’évaluer le programme 2008 - 2010 et de dégager des pistes de réflexion pour le futur programme 2011 – 2013.

Il est à noter que la participation de l’ANERSER à ce programme a permis de développer des activités agro maraîchères en faveur des jeunes en difficulté en milieu rural notamment à Saponé.
De façon générale, en termes de renforcement des compétences, on peut dire que durant l’année 2009, les échanges d’expériences dans les pays voisins, (5 missions Mali, Niger, Togo, Sénégal) ont eu lieu et ont permis à 05 membres de vivre les réalités extérieures.

En termes de formation du personnel, on peut donner le résumé suivant:
- Formations de trois intervenants en programmation basée sur les droits des enfants ;
- Formation d’une intervenante en prise en prise en charge psychosociale des enfants;
- Formation de deux intervenants en technique de plaidoyer ;
- Formation de deux intervenants en informatique et gestion financière

En termes d’impacts sur l’intervention de l’ANERSER, on peut dire que plusieurs échanges ont été nourrissants en termes d’informations sur les nouvelles orientations. Au regard des Objectifs du Millénaire pour Développement, des informations ont été données pour permettre à chaque intervenant de comment contribuer dans l’atteinte de ces objectifs.

Les différents voyages d’études et d’ateliers ont permis de faire des échanges d’expériences sur projets en faveur des enfants en difficulté, vivant dans la rue et talibé.

Egalement, des expériences sur des dynamiques de travail en partenariat ont été découvertes. Elles renforcent et orientent les manières d’intervenir de l’ANERSER.

2. Gestion du plan d’action et tenue de réunions
Des outils de suivis et de consignation des informations ont été élaborés et mis à disposition pour le suivi et les différents bilans partiels sur la réalisation des activités. Pour faciliter le rapportage, un rapport semestriel est toujours produit et sont compilés en fin d’année pour le rapport final.
Ainsi, il est organisé différents niveaux de réunions:
- Réunions trimestrielles d’informations, de planification et de bilans entre les dirigeants de l’ANERSER ;
- Réunions trimestrielles d’informations, de planification et de bilans entre Réunions
- Réunions de programmation de l’équipe d’encadrement ;
- Réunions bimensuelles entre les enfants les enfants et l’équipe d’encadrement
- Réunions avec les parents en tant que bénéficiaires directs et indirects.

3. Renforcement de l’institution en matériel logistique
A ce niveau, l’ANERSER avait soumis une requête auprès d’une ONG Hollandaise MIVA pour l’acquisition d’un véhicule et d’une moto Yamaha V 80. Grâce au concours du partenaire en la Personne de Monsieur Henk ZUIDAM de Kinderpostzegels, ce dossier a eu écho favorable et l’ANERSER a eu la lettre d’approbation en octobre 2009. Cependant, l’appui accordé est partiel et l’ANERSER est en train de rechercher des fonds complémentaires. Depuis octobre 2009, des démarches sont entreprises auprès des donateurs pour l’obtention du complément dans un délai de six mois renouvelables.

4. Réalisation d’un documentaire sur ANERSER et ses partenaires terrain
Les différentes images ont été collectées sur les actions importantes de l’ANERSER. Plusieurs supports en Cassettes sont disponibles. Nous sommes en attente de la finition du montage avec le technicien qui doit les adjoindre à des commentaires.

5. Assistance et appui technique
L’ANERSER a maintenu ses relations avec les maintenanciers identifiés l’année précédente et a toujours sollicité les services d’autres personnes ressources :

- Le Directeur du Centre d’Education Sociale et de Formation ; il a permis une visite de travail dans ses services aux encadreurs de l’ANERSER. Cette activité a leur permis de prendre connaissance des outils utilisés. Cette visite fait suite à l’atelier organisé par l’ANERSER sur la stratégie d’intervention auprès des enfants en décembre 2008 ;

- De trois (03) stagiaires / 02 élèves de l’Educateurs spécialisés de l’Institut de Formation en Travail Social (IFTS, Burkina Faso) et une canadienne du Centre de Formation et de Coopération Interculturelle (CFCI) du Québec basé à Bamako au Mali pou Programme Socio-éducatif;

- D’un coopérant belge en technique de présentation d’un dossier projet et en technique de gestion des activités. Deux sessions de formation spécifique ont soutenu cet appui permanent à l’endroit de l’administration;

D. Objectif IV
Développer une synergie d’action en direction de partenaires ayant les objectifs similaires


ACTIONS EN PARTENARIAT

Participation aux rencontres avec les structures
L’ANERSER est membre de différents réseaux ; elle occupe des responsabilités dans ces différents regroupements :
- Secrétaire général de la Coalition des Intervenants auprès des Enfants vivant en Rue
(CIJER), de même qu’elle a organisé des rencontres à son siège, l’ANERSER a participé à des rencontres entrant dans le cadre des activités de la coalition ; l’ANERSER assure le Secrétariat Général de cette coalition;

- Organisation et participation aux rencontres du Réseau d’Action pour la Prévention et la Protection des Enfants en Difficulté (RAPPED) ; l’ANERSER assure la responsabilité de la Présidence du Conseil d’Administration du réseau;

- Participations aux rencontres du projet Mobilisation Education Jeunesse, projet géré par quatre parties : le Ministère de l’Action Sociale et de la Solidarité Nationale, Ministère de la Sécurité, le Collège Maisonneuve de Montréal et la CIJER.
L’ANERSER a été désignée par la CIJER pour participer à aux rencontres du projet en assurant le Secrétariat de séances au nom de la coalition. Ces rencontres devant aboutir à l’élaboration d’un guide d’application d’une convention de partenariat entre le Ministère de la Sécurité et la CIJER dans la cadre de la prise en charge des enfants pour diverses raisons se sont retrouvés dans les locaux des commissariats de police.

- Participations aux rencontres mensuelles et extraordinaires du Comité Technique de Pilotage du Projet Talibé (CTP/T) et aux activités de sensibilisation des maîtres coraniques dans le cadre de l’amélioration des conditions de vie des élèves des foyers coraniques. Egalement, des voyages d’études dans la sous è région ont été effectués.

- Participation de l’ANERSER à la sélection des enfants désirant une assistance éducative à la Direction de l’Education Spécialisée (MASSN) ; quatre enfants ont été confiés à l’ANERSER pour un encadrement éducatif.

- Participation à la rencontre annuelle des associations de lutte contre le trafic des enfants. Treize associations travaillent en réseau autour de l’association Ton, basée à la frontière Côte d’Ivoire – Burkina Faso. Ce regroupe est informel, mais il permet et facilite la réinsertion des enfants victimes interceptés pendant leur voyage surtout vers la Côte d’Ivoire.

- D’autres rencontres ont eu lieu à l’UNICEF, à la Direction de l’Education Spécialisée (MASSN), Terre des Hommes Lausanne, Aide à l’enfance Canada, Fondation pour le Développement communautaire (FDC) sur des points d’échanges variés concernant les enfants.

Il s’agit des rencontres où l’ANERSER non seulement apporte son expérience sur le sujet de discussion mais apprend aussi des autres participants.

- Participation à l’organisation de la fête des enfants en fin d’année avec les autres membres de la CIJER. Il faut noter que depuis 2007, les fêtes des enfants sont organisées ensemble dans un même lieu (dans une structure membre). Généralement, il s’agit de deux fêtes : l’une pour les enfants en centre et l’autre pour les enfants qui n’ont pas encore intégré un centre de prise en charge.


II. ACTIVITES ADDITIVES

Les activités additives sont celles qui n’étaient prévues dans le plan d’action, mais qui concernent les secteurs d’intervention de l’ANERSER.

A ce titre, on retient que pendant la catastrophe créée par la pluie du premier septembre 2009 au Burkina Faso, particulièrement à Ouagadougou et que les populations victimes avaient été déménagées dans les écoles ou autres sites ouverts, l’ANERSER a accompagné les enfants de ces sinistrés avec des projections de film de divertissement.

Elle a eu aussi à remettre des vêtements pour ces enfants et des cahiers reçus des partenaires divers.

A travers la CIJER, l’ANERSER a eu à assister à domicile 04 enfants en difficulté en besoin d’assistance éducative. Il s’agit des enfants dont les parents avaient sollicité des placements dans les maisons de rééducation de l’Etat ; du fait du nombre de places limité dans ces centres, la Direction Générale de la Famille et des Services Spécialisés a demandé la contribution des organisations membres de la CIJER.

Les autres activités additives qui ont un caractère d’échanges et de discussion ont concerné les regroupements, organisations et services techniques de tutelle : CTP/ Talibé, CIJER, RAPPED, réseau informel de lutte contre la traite des enfants, UNICEF, MASSN.

III. Difficultés rencontrées

Avec la reforme et restructuration des interventions opérées en en décembre 2008, l’ANERSER a constaté une certaine aisance dans la mise en œuvre de ces activités, néanmoins, on peut retenir quelques difficultés qui ont entaché l’exécution du plan d’action 2009 :
- l’accident de moto du responsable du programme socio – éducatif en début d’année 2009, cela a réduit du coup, le nombre des intervenants;
- en fin d’année 2009, défection d’un encadreur du programme socio-éducatif.
Heureusement, le responsable du programme socio-éducatif avait repris service progressivement. Pour palier à ces insuffisances, l’ANERSER prévoit le recrutement d’un professionnel au cours de l’année 2010.

Outre ces difficultés, au niveau du personnel de terrain, on peut noter entre autres :
- La difficulté de restauration des enfants hébergés au centre. Nous devons notre salut au CONASUR qui a fait deux dotations en vivre pendant l’année 2009.

D’autres efforts sont déployés auprès de structures caritatives, mais les réponses n’ont pas toujours été favorables.
La meilleure solution envisagée par les responsables de l’ANERSER est la mise en valeur d’un terrain de 10 hectares qu’elle dispose à Targho dans le département de Saponé. La production de ce terrain épargnera sans doute les difficultés de l’ANERSER en matière de restauration des enfants qu’elle a pu extraire de la rue pour une réinsertion sociale.

- Les énormes besoins des enfants et jeunes pour la réinsertion socio économique et professionnelle face à l’absence de ressources matérielles et financières;
- L’instabilité des enfants et jeunes liés à leur nature comportementale nécessitant une intervention pluridisciplinaire;
- L’insuffisance des efforts des parents pour le suivi des enfants et leur considération des structures de prise en charge comme salvatrice.
- Les conséquences des relations partenariales qui obligent la disponibilité de temps pour la participation effective aux différentes rencontres; Cela est souvent difficile pour les organisations à personnel réduit comme l’ANERSER. Cependant, vu son âge et expérience sur le terrain, elle ne peut se soustraire d’un regroupement en faveur du perfectionnement du travail auprès des enfants;

Conclusion
On peut résumer en ces mots que l’intervention de l’ANERSER auprès des enfants s’est bien améliorée surtout depuis 2008 ; un plan d’action bien structuré a favorisé la capitalisation des efforts et la réalisation des activités malgré les difficultés notées. Cela a conféré à l’ANERSER une grande ouverture vers les autres organisations dans le sens du développement institutionnel. Ainsi, pour la seule année 2009, elle s’est vue confiée deux responsabilités dans la gestion du réseautage : RAPPED et CIJER.
On est unanime que même si la collaboration coûte à l’ANERSER du temps, il est important de noter qu’elle apprend et s’améliore à travers les activités avec ces partenaires, ce qui lui donne une certaine crédibilité et une force dans les prises de décisions en matière de problématiques juvéniles.

Tout le jeu est fait et l’ANERSER semble mieux structurée que précédemment, le seul problème qui reste à résoudre est l’après 2010 quand on sait que le partenariat entre Kinderpostzegels et l’ANERSER doit prendre fin selon les critères d’appui en fin décembre 2010. Si toutefois un partenaire n’est pas trouvé, faut –il fermer boutique ou tirer le diable par la queue, alors qu’en éducation il n’y a pas de débrouillardise ?

Des actions sont entreprises depuis début 2009 pour l’identification d’un partenaire pour la continuité des efforts consentis par Kinderpostzegels depuis 2004. Cependant, les réponses ne sont pas encore favorables du fait que nous vivons une période de crise internationale où certains organismes réduisent le nombre de leurs partenaires de terrain. Néanmoins, les démarches sont entreprises pour trouver une solution.

Dans ce sens, nous souhaitons le concours des partenaires du secteur au niveau national et international pour poursuivre l’accompagnement des actions de l’ANERSER.

La Fondation pour le Développement Communautaire au Burkina Faso et Kinderpostzegels pourraient soutenir l’ANERSER dans la recherche, l’identification et l’accompagnement par des lettres d’appui et de recommandations aux dossiers projets de l’ANERSER que soumettrait l’ANERSER.