BILAN MORAL

J A N V I E R - D E C E M B R E 2 0 1 1



MARS 2012






S O M M A I R E

Introduction

- Remerciements
- Accueil et hébergement des enfants au centre « La Liaison »
- Ecoute et réinsertion familiale et sociale
- Suivi des activités de formation des enfants en ateliers et à l’école
- Sensibilisation des parents sur les droits des enfants
- Renforcement des capacités des intervenants
- Participation aux activités communes et des réseaux et partenaires
- Accueil des stagiaires et coopération internationale
- Difficultés dans la mise en œuvre des activités
- Perspectives



INTRODUCTION

Le présent bilan moral et financier est l économie des activités de la période de 2011. Il inscrit les aspects d’activités sur le terrain et les accompagnements financiers.

En rappel, un plan d’action de trois (3) ans a été conduit par ANERSER de 2008 à 2010 grâce aux soutiens financiers et techniques de Kinderpostzegels (Pays-Bas). Il a été clos effectivement en décembre 2010. Egalement, lié aux principes de cette organisation, il était difficile de continuer le soutien de l’ANERSER après une période de sept (07) ans, car depuis 2004, cette ONG appuie l’ANERSER.

Un plan d’action quinquennal a été élaboré en 2010 pour compter de la période 2011- 2015, mais au regard de la crise internationale, l’ANERSER a éprouvé des difficultés pour bénéficier du soutien d’un partenaire partiellement ou intégralement. Ce qui a causé d’énormes difficultés de fonctionnement de l’organisation et même dans la réalisation des activités. Néanmoins, de petits soutiens provenant des associations de terrain et d’organismes humanitaires sur place de manière ponctuelle ont permis de réaliser certaines activités.
Ces activités ont été entre :
- Accueil et hébergement des enfants au centre « La Liaison » ;
- Ecoute et réinsertion familiale et sociale ;
- Suivi des activités de formation des enfants en ateliers et à l’école ;
- Sensibilisation des parents sur les droits des enfants ;
- Renforcement des capacités des intervenants ;
- Participation aux activités communes et des réseaux et partenaires ;
- Accueil des stagiaires et coopération internationale.



R E M E R C I E M E N T


Bien avant de faire la présentation des activités de l’année 2011, nous tenons d’abord à remercier toutes les personnes physiques et morales qui ont contribué de loin ou de près à soutenir la réalisation de ces activités. Nous nous gardons de citer des noms de peur de créer la frustration.

Nous profitons de ce présent rapport pour adresser nos souhaits de bonne année 2012 à tous et à toutes : Santé-Paix-Amour-Solidarité.


I. ACCUEIL -HEBERGEMENT DES ENFANTS AU CENTRE « LA LIAISON »
Il faut rappeler que l’une des activités du centre en cette année 2011 a été la recherche de la normalisation des activités du centre avec les textes du Ministère de l’Action Sociale et de la Solidarité Nationale à travers la Direction de l’Education Spécialisée. Ainsi, le centre d’accueil de l’ANERSER a acquis un nom, le centre d’accueil «La Liaison ». Ensuite, les documents d’autorisation d’ouverture ont été préparés et déposés au niveau de la Direction de l’Education Spécialisée et ANERSER a obtenu l’autorisation d’ouverture et est règle vis-à-vis des autorités compétentes du Ministère de tutelle.

En ce qui concerne les activités d’accueil et d’hébergement des enfants, nous pouvons dire que trois (3) catégories d’enfants ont été hébergées au centre « La liaison » durant l’année 2011. On peut citer :
- Les enfants vivant dans la rue ;
- Les enfants en conflit avec la loi et devant exécuter des travaux d’intérêt général ;
- Les mineurs en voyage interceptés à la frontière Burkina –Côté d’Ivoire (Niangoloko).

Le centre « La Liaison » a accueilli et hébergé au total 28 enfants dont 05 étaient des enfants en conflit avec la loi internés au centre pour exécution de leur peine en travail d’intérêt général (TIG).

a) Les enfants vivant dans la rue

Les enfants vivant dans la rue viennent touts seuls au centre pour une recherche de meilleures conditions de vie. Ils sont tous garçons et leur âge moyen est de 13 ans.

- L’accueil des enfants en conflit avec la loi pour des travaux d’intérêt général. Au regard des problématiques dégagés à travers les écoutes et les consultations psychologiques, il s’agit des enfants qui, certains ont eu attache avec l’école, mais d’autres malheureusement n’ont jamais été à l’école.

Ils ont décroché de la famille pour chercher de l’emploi ou apprendre un métier. Les recherches des familles et la prise de contact avec ces familles révèlent des cas de pauvreté et d’absence de contrôle éducatif des parents.

En majorité, ils proviennent des quartiers périphériques de la commune de Ouagadougou. Autrefois, on aurait pensé que les enfants vivant dans la rue proviennent des localités provinciales, loin de Ouagadougou, c’est-à-dire des ruraux ; mais avec la grande vague de lotissement des villages autour de Ouagadougou, immédiatement, les villages se sont retrouvés dans la ville avec sa réalité et perdant ainsi les champs destinés aux productions agricoles. Cette pratique rend davantage ces populations encore plus pauvres. Soit elles reculent vers d’autres terres non loties installer des maisons de fortunes après avoir vendu leurs parcelles obtenues des attributions soit elles restent sur place pour subir les conséquences de la commodité de la ville.

b) Les enfants en conflit avec la loi condamnés à des travaux d’intérêt général
Au nombre de six (06), ces mineurs ont exécuté leurs peines auprès des animateurs du centre « La Liaison » selon un programme et le nombre d’heures octroyés par le Juge des enfants en collaboration avec la Délégation de Terre des Hommes Lausanne au Burkina Faso, promotrice du projet « justice pour mineurs ».
Parmi les six (6) enfants, un seul dormait à son domicile et venait exécuter sa peine selon le programme établi.

Un est inscrit en atelier de construction métallique à Pissy pour une période 15 mois. Son apprentissage se poursuivra jusqu’au début du deuxième semestre de l’année 2012. En dehors de ce dernier qui continue son activité, tous les cinq (5) enfants ont terminé peine et ont regagné leurs familles respectives où la nécessité d’une insertion socioprofessionnelle s’impose afin d’éviter une rechute dans le comportement de ces enfants.

A l’analyse des actes que les enfants ont posés, même si l’adage dit que « Celui qui vole un œuf volera un bœuf », il faut reconnaître que ce sont des actes dont les auteurs ont besoin d’un accompagnement éducatif au détriment d’une incarcération dont les conséquences paraissent plus destructives que constructives de l’individu.

Les activités de peine ont été, le nettoyage et le lavage des bureaux ainsi que les toilettes, le nettoyage et le balayage des rues aux alentours du centre au profit des usagers de l’ANERSER et des populations du quartier.
c) Les mineurs interceptés au cours des voyages à la frontière à Niangoloko
En collaboration avec l’Association Ton à Niangoloko, (frontière Burkina Faso - Côté d’Ivoire), les mineurs en voyage sans titre de voyage ou documents d’autorisation sont interceptés et reconduits dans leur famille respective. Pour cela, les enfants devant passer par Ouagadougou pour rejoindre leurs parents à Ouagadougou ou dans les autres provinces, sont accueillis et hébergés au centre « La Liaison » pour recevoir du counseling et un accompagnement par les éducateurs à la destination finale.

Il s’agit la plus part du temps des enfants de moins de 17 ans. Il arrive que nous rencontrions des enfants de 11 ans. En partance pour la Côte d’Ivoire, certains sont informés des lieux des destinations (dans le champ du père, d’un oncle paternel ou maternel), par contre d’autres sont engagés dans la nature souvent avec un accompagnant qu’ils ne connaissent. La collaboration entre ANERSER et Ton date depuis 2006, durant cette collaboration, l’ANERSER peut retenir que l’année 2011 a été celle où le nombre des enfants interceptés à la frontière a été très élevé. Les techniciens associent ce grand mouvement des enfants vers la Côte d’Ivoire à l’accalmie en dans ce pays et au mauvais résultat de la production agricole au Burkina Faso. Les parents sont tentés de faire rentrer les enfants en Côte d’Ivoire pour non seulement réduire le nombre de personnes à charge, mais d’espérer un soutien financier en retour de l’enfant ou de son exploitant.

II. ECOUTE ET LA REINSERTION FAMILIALE ET SOCIALE
Au regard de la différenciation des types d’enfants accueillis, un traitement particulier est accordé à chaque catégorie.
Les enfants vivant dans la rue ont besoin de tout un programme de prise en charge psychosociale avec un accompagnement de la famille. Surtout un travail de stabilisation comportementale visant l’éclosion d’un projet de vie ceux – ci.
Ce travail qui est accompagné d’activité d’intérieur aide l’enfant à s’épanouir et à se fidéliser avec ses éducateurs. Ce qui favorise l’acquisition des informations sur son histoire, celle de sa famille et son identité.
Tout ce processus a permis de contacter des familles, tant à Ouagadougou qu’en provinces et favoriser le retour en famille de treize (13) enfants. Certains bénéficient d’inscription dans les ateliers de la place et des centres de formation professionnelle.
En ce qui concerne les enfants en conflit avec la loi, ils bénéficient de la prise en charge psychosociale comme les enfants vivant dans la rue, du fait qu’ils font un séjour important (02 à 03 mois et plus). Cependant, un travail discret est mené avec eux en vue de ne pas les faire découvrir par les autres et l’environnement de leur statut d’enfant ayant été incarcéré pour éviter la stigmatisation et leur isolement. Les tâches sont partagées au centre entre tous les pensionnaires avec des types et des horaires différenciés. En dehors des tâches punitives, les enfants en conflit avec la loi ne sont pas inscrits dans les ateliers pendant qu’ils purgent leur peine.
Le dernier groupe qui est celui des mineurs interceptés à la frontière, ils passent au maximum trois (3) jours au centre si leur nombre et les distances finales sont importants. Dans le cas contraire, ils sont accompagnés le lendemain en famille. Les éducateurs leur offrent du counseling sur leur projet de voyage en proposant des alternatives dans leur localité au regard des conséquences que cette aventure peut les faire subir.

Activité de poterie au centre « La Liaison »

Pour cette année 2011, au denier trimestre, l’ANERSER a accueilli vingt neuf (29) enfants dont une (01) fille. Les provinces concernées sont : Sanmatenga, N’Gourma, Kourintega, Passoré, Yatenga, Zandoma, Bulkielmde, Kadiogo, Kourwéogo et Bazèga.
Selon, les rapports de l’Association Ton lors de son bilan 2011 en décembre, ce phénomène touche beaucoup les filles dans les régions du Mouhoun et du Sourou pour des raisons socioculturelles. Généralement, dans ce groupe social, les filles après un certain âge de la puberté sont obligées d’aller à l’aventure pour préparer le trousseau du mariage. Cependant, les conséquences néfastes sont énormes et regrettables. Pendant le retour en famille de ces filles, l’association qui dispose de partenaires dans les provinces et développent des activités de sensibilisation et d’informations sur les maux que peuvent subir les enfants auprès des populations.

III. SUIVI DES ACTIVITES DE FORMATION DES ENFANTS EN ATELIERS ET A L’ECOLE
Pour l’année 2011, l’ANERSER du fait des insuffisances financières n’a pas inscrit de jeunes en ateliers d’apprentissage professionnel, mais elle a surtout réalisé le suivi des jeunes déjà inscrits dans les ateliers et les enfants scolarisés.

Au total, sept (07) enfants vivant dans la rue ont été suivis dans les ateliers et dans des centres de formation professionnelle pour la mécanique, la coupe-couture, l’électricité bâtiment et en maraîchage en milieu rural.

A côté de ceux - ci, quinze (15) filles et garçons dans des familles à risques inscrits dans les ateliers en fin 2009 continuent leurs activités dans des centres ou dans des ateliers auprès des artisans. Ils ont bénéficié de l’encadrement des éducateurs durant cette année 2012.
En plus, vingt (25) filles et garçons ont bénéficié de soutiens scolaires dans différentes écoles de la commune de Ouagadougou. Ce soutien est venu du Réseau d’Action pour la Prévention et la Protection des enfants en Difficulté (RAPPED). Au regard des cahiers de composition et les bulletins scolaires, malgré les difficultés qu’ils vivent, grâce aux suivis, le taux de succès peut être estimé à 88 %.

Depuis l’année 2009, un groupe d’enfants en difficulté dont certains avaient même fait la rue et récupérés par l’ANERSER avaient été inscrits dans un centre de spectacle pour l’apprentissage de la danse et du théâtre au Centre de Développement Chorégraphique (CDC). Ce groupe a d’ailleurs renforcé la troupe de théâtre de l’ANERSER. Grâce a un projet d’une compagnie belge, 06 jeunes sont partis en Belgique et en Hollande pour produire du spectacle.

IV. SENSIBILISATION DES PARENTS SUR LES DROITS DES ENFANTS
De nos jours, avec l’évolution de plus en plus du phénomène des enfants en situation de rupture familiale, l’information des parents sur la connaissance des enfants et leurs différentes problématiques devient un élément capital pour l’ANERSER. Ainsi, un certain nombre d’activités ont été réalisées en faveur de la sensibilisation et la formation des familles sur les droits des enfants.

Une première session a réuni vingt deux (22) parents dont quinze (15) femmes et cinq (05) hommes sur le droit à la scolarisation des enfants, surtout de la jeune fille. Cette formation a été donnée par un spécialiste en droits humains et averti des questions des enfants au Burkina Faso. Les participants ont été désignés dans cinq (05) associations communautaires de base dans le quartier de Pissy.
Le but de la formation était de permettre aux parents de s’auto-évaluer sur leur capacité de défendre dans leur quartier le droit à l’éducation des enfants qui côtoient dans leurs voisinages. Ils devraient comprendre en quoi l’éducation de la jeune fille était nécessaire pour toute la société !

Dans une seconde session, les mêmes participants ont été conviés à une autre rencontre pour échanger sur les possibilités de communiquer et de convaincre certains parents afin de favoriser la scolarisation de la jeune fille au sein de la communauté.
L’objectif visé dans ces deux formations est de permettre à ces parents d’être des communicateurs dans leur entourage pour la scolarisation de la jeune fille dans leur communauté.
Ces sessions de formations ont été renforcées avec l’alphabétisation en langue locale mooré de quinze (15) femmes ne sachant lire ni écrire dans une langue. Il s’agissait de donner à ses femmes communicatrices des éléments argumentatifs pouvant leur permettre de défendre les raisons de la scolarisation de la jeune fille.

A côté de ces formations, deux (2) pièces de théâtre ont été jouées en public respectivement sur la maltraitance des enfants orphelins en confiage et la vie des enfants vulnérables. Les pièces sont réalisées et mise en scène par la troupe théâtrale de l’ANERSER.

V. RENFORCEMENT DES CAPACITES DES INTERVENANTS
Sur le plan du renforcement des capacités des intervenants sur le terrain, avec le travail en réseau, l’ANERSER a pu faire participer les éducateurs à des formations de pratiques terrains.
Avec le Réseau d’Action pour la Prévention et la Protection des Enfants en Difficulté (RAPPED), deux éducateurs ont bénéficié de deux formations afin d’améliorer leurs intervention et points de vue sur le terrain : une première session sur le « Plaidoyer et vie en réseau » et « Genre et VIH/Sida sous l’angle de l’éducation».

Du côté de la Coalition des Intervenants auprès des Jeunes et Enfants vivant en Rue (CIJER), différents types de formation ont été donnés : « Les techniques d’enquêtes sociales » ; « La gestion du dossier individuel » ; « les violences sexuelles et la prise en charge médicale de la victime » ; « Le plaidoyer ; La résolution des conflits » ; « Le travail en équipe » ; « L’entretien individuel et de groupe ».

Avec les autres partenaires, dans le cadre de la lutte contre la traite des enfants, l’ANERSER a été invitée à participer à deux ateliers avec l’Association Ton à Niangoloko pour un renforcement des capacités d’intervention.

D’abord sur le VIH /Sida et la mobilisation des ressources dans la lutte contre le trafic des enfants. Ensuite, sur le bilan et perspectives de Ton et se partenaires de mise en œuvre des activités. Ces deux activités se sont déroulées respectivement en avril et en décembre de l’année 2011.
Pour le renforcement des capacités dans le domaine de la traite des enfants, en juin et en décembre, à Ouagadougou, le responsable du programme socio-éducatif a participé à deux ateliers respectivement sur « Le renforcement des capacités dans la prise en charge des victimes de traite » et « le bilan des actions de lutte contre la traite des enfants ».

VI. PARTICIPATION AUX ACTIVITES COMMUNES ET DES RESEAUX ET PARTENAIRES
La problématique des enfants vivant dans la rue étant un fléau social complexe, les interventions dans ce domaine requiert l’implication des uns et des autres pour la recherche de la solution. Cela explique la participation de l’ANERSER à différents réseaux pour compléments de son intervention. C’est ainsi qu’avec la CIJER, l’ANERSER a participé à l’organisation et à la célébration de la journée du 16 juin « Journée de l’enfant africain » dont le thème était « Tous ensembles pour des actions urgentes en faveur des enfants de rues ». La cérémonie commémorative a lieu à Komki Ipala où l’ANERSER était présente avec ses pensionnaires, son équipe éducative et son administration.

Du 03 au 04 mars, étant membre du projet Mobilisation Education Jeunesse (projet de partenariat entre le Ministère de l’Action Sociale et de la Solidarité Nationale, la CIJER et le Collège de Maisonneuve du Québec) l’ANERSER a participé à la préparation et à l’organisation d’un colloque dudit projet sur sa clôture et les perspectives.

En plus, du 07 au 08 juin, participation au forum sur la reforme des écoles coraniques organisé par la Fondation pour le Développement Communautaire (FDC) en partenariat avec la Communauté Musulmane du Burkina Faso. Le thème était : « pour une éducation pour tous, engageons –nous pour une reforme des écoles coraniques au Burkina Faso». Ce forum a connu la participation du haut Conseil Islamique du Mali et d’une association de promotion des droits de l’enfant du Niger. Un engagement a été pris les associations musulmanes participantes afin de résoudre la question de l’éducation des enfants Talibé.

Egalement, dans le cadre du plaidoyer entamé par la CIJER en janvier 2011 avec les députés, un forum a été préparé et réalisé avec ces élus le 28 et 29 juillet 2012. Ce forum qui a duré deux jours, a sollicité l’engagement des institutions présentes à la lutte contre le phénomène des enfants en situation de rue au Burkina Faso.
Comme chaque année, dans le mois d’août, à la Direction de l’Education Spécialisée, l’ANERSER a participé avec les autres membres de la CIJER à la sélection et à l’affectation des enfants en besoin d’assistance éducative dans les différentes organisations de prise en charge. Cette activité a permis de statuer sur les dossiers de cent un (101) enfants en difficulté au Burkina Faso.

Le 25 novembre 2012, toujours dans l’élan du plaidoyer, l’ANERSER a participé avec la CIJER à la préparation et à réalisation d’une conférence à Ouagadougou sur le thème « Rôle de la société civile dans la prévention du phénomène des enfants en situation de rue ». Cette conférence a pour but d’informer tout acteur du développement quel que soit le domaine d’intégrer dans leurs différentes activités la question de l’enfant. Le développement d’une nation commence par une bonne éducation des enfants.

Avec le RAPPED, plusieurs ateliers ont connu la participation de l’ANERSER en tant que Président du Conseil d’Administration de ce réseau, généralement avec le partenaire Diakonia. Ces rencontres ateliers ont porté sur les plans stratégiques, les restitutions des études et les bilans des activités du programme.

En décembre, l’ANERSER a participé à l’assemblée générale constitutive du Réseau des Organisations de la Société Civile pour la promotion des Droits des Enfants Talibés au Burkina Faso (ROSCIDET/BF). Ce réseau est une émanation du Comité Technique de Pilotage du projet Talibé dont les premières activités ont commencé en 2006. Ce nouveau réseau a pour mission d’intégrer les différents intervenants dans le domaine de la protection et de l’éducation des enfants afin de faire face à ce phénomène qui exclut les enfants talibés du système éducatif commun. Au terme des travaux, la responsabilité de la Trésorerie a été confiée à l’ANERSER dans le Bureau Exécutif.

Avec le Groupe de Travail pour la Protection des Enfants (GTPE) dont ANERSER est membre, plusieurs rencontres ont eu lieu durant l’année 2011. Piloté par Aide à l’Enfance Canada (AEC), ce groupe à travers ses rencontres périodiques a pu échanger sur les pires formes de travail des enfants ; et cela a abouti à un plaidoyer pour le retrait des enfants dans les travaux de mines et carrières, dans les champs de coton et dans les plaines rizicoles.

Parallèlement à ce groupe de travail, Terre des Hommes Lausanne est chef de file du Réseau de Protection de l’Enfance de Ouagadougou. Ce réseau aussi dans ses rencontres périodiques, a eu à se concerter sur le système de protection de l’enfance existant pour une amélioration des pratiques.

Les autres activités partenariales sont réunions, entre structures ou avec les services techniques du Ministère de tutelle, les réseaux et coalitions.

VII. ACCUEIL DES STAGIAIRES ET COOPERATION INTERNATIONALE
Contrairement aux autres années, en 2011, l’ANERSER a reçu seulement une stagiaire Canadienne en insertion sociale pour une période de trois (3) mois. Malheureusement, ce stage a été interrompu à cause des mutineries qui ont lieu dans le premier trimestre de l’année 2011 au Burkina Faso. Du fait de l’insécurité, la stagiaire a été obligée d’écourter sa formation.
L’Institut National de Formation en Travail Social (INFTS) avait affecté un stagiaire de l’école de Gaoua au centre « La Liaison », mais l’intéressé n’a pas rejoint prétextant un éloignement du centre avec son logement.

En octobre 2011, l’ANERSER a reçu le couple Jérôme et Isabelle, deux amis suisses depuis 1998 engagés pour la cause de l’institution. Ils ont passé une bonne période avec l’équipe opérationnelle avec laquelle des idées de développement ont été discutées. Suite à ces échanges des projets ont été proposés par le couple. Parmi lesquels, on a le présent site officiel de l’ANERSER qui fait une fierté de l’organisation. D’autres projets sont en lumière et nous souhaitons qu’ils brillent.

Dans le même ordre d’idée, en novembre 2011, le responsable du secrétariat exécutif de l’ANERSER a rencontré à Ouagadougou, Monsieur Olivier Odilly (psychologue) venu dans le cadre d’un appui psychosocial à l’équipe éducative du Samusocial Burkina. Avec lui, des discussions ont tourné autour d’un accompagnement à l’ANERSER dans le cadre de la mobilisation des ressources.

PROJETS A METTRE EN ŒUVRE D’ICI 2016
A. Projets au profit des enfants de manière directe

1. Prise en charge médico-psychosociale alimentaire et matériel des enfants de rues

2. Renforcements des capacités éducation des parents et des familles sur les problématiques

3. Mies en place d’une ferme pédagogique à Saponé
4. Projet économique d’appui aux mères et aux filles –mères nécessiteuses
5. Délocalisation du centre d’accueil des enfants de son lieu actuel

B. Projets de renforcement des capacités de l’ANERSER

1) Renforcement institutionnel
2) Mise en place d’un centre médical et équipement
3) Mise en place d’un complexe scolaire et équipement
4) Développement d’activités génératrices de revenus directs :
- Cellule de communication
- Restaurant de solidarité
- Installation d’un atelier de confection de grillage
- Renforcement des produits de location (chaises, tentes, véhicule)

5) Projet touristique
6) Construction de maison d’hôte
7) Organisation des 20 ans anniversaires de l’ANERSER


VIII. DIFFICULTES DANS L’EXECUTION DES ACTIVITES
- La fin du partenariat de l’ANERSER avec Kinderpostzegels ;
- L’absence de partenaires techniques et financiers pour le plan d’action partant de 2011 ;
- La prise en charge alimentaire des pensionnaires au centre ;
- La difficulté de trouver un accompagnant pour la restauration des enfants ;
- Le manque de motivation du personnel lié aux absences des ressources financières ;
- La gestion difficile des besoins des enfants et des parents des familles vulnérables ;
- Difficultés de bonne participation aux activités des réseaux.
- L’angoisse du lendemain.

IX. PERSPECTIVES
Du fait de la crise internationale qui rend difficile l’acquisition de partenariat technique et financier, l’ANERSER a revu son plan d’action quinquennal en inscrivant des activités de développement de l’organisation à côté des activités de protection des enfants. Cette stratégie vise à donner des forces de génération de recettes et des capacités d’intervention dans le domaine. On peut citer un projet de construction d’un complexe scolaire pour faire face à la scolarisation des enfants vulnérables ; la construction d’un centre médical pour la prise en charge sanitaire des enfants et des parents démunis ; l’installation d’une ferme pédagogique pour la formation des enfants en agriculture et en gestion de l’environnement ; la création et le renforcement des activités génératrices de revenus directs pour l’autofinancement des activités de l’ANERSER.

Egalement, ce plan d’action vise à améliorer l’intervention de l’ANERSER ; non seulement la question de l’enfant doit être traitée depuis la cellule familiale, mais les familles doivent voir leurs capacités renforcées en matière d’éducation des enfants. Cela va sans nul doute réduire le flux important des enfants vers la rue.

Les différentes études dans le domaine des enfants en difficulté ont montré une évolution très importante du phénomène des enfants en situation de rue.
Une étude faite en août 2009 a montré la présence de neuf cent quatre vingt (980) enfants qui dorment dans les rues de Ouagadougou et celle du Ministère de l’Action Sociale et de la Solidarité Nationale en 2010 a rencontré plus de cinq mille (5 000) enfants de profils variés qui occupent les rues de la Commune de Ouagadougou.


L’intérieur du centre « La Liaison »

CONCLUSION
Au regard des difficultés auxquelles l’ANERSER a fait face durant l’année 2011, on peut tirer les leçons suivantes :

D’abord l’ANERSER malgré les difficultés financières suite au manque de partenaire financier s’est rassurée de sa solidité sur le terrain. L’équipe administrative et éducative a fait un grand effort pour se maintenir dans le sillage des partenaires terrain et exécuter les activités. En plus, elles ont tenu à la prise en charge des enfants durant la période au centre, se battant pour leur trouver un mieux - être.

Ensuite, l’ANERSER en tant qu’une ancienne structure de protection des enfants a compris que toute structure doit viser non seulement travailler à l’amélioration des conditions de vie de son public cible, mais aussi doit viser le développement institutionnel pour la pérennisation de l’action et l’autofinancement de l’organisation.

C’est dans cette optique que le présent plan d’action quinquennal a été élaboré. Des stratégies sont en train d’être mise en œuvre pour favoriser grâce à un partenariat le développement moyens de renforcements de l’ANERSER.

Au terme de ce rapport, on peut retenir que malgré les difficultés auxquelles l’ANERSER a fait face en 2011, des efforts ont été déployés pour permettre à un nombre important des enfants et des familles d’avoir un soulagement et un espoir grâce à l’abnégation de tout un chacun au sein des équipes de l’ANERSER.